Pourquoi créer un carnet de souvenirs aide à traverser un deuil

Introduction

Écrire, collecter, raconter… c’est donner une place au souvenir. Dans un moment de perte, c’est une véritable bouffée d’air. Tenir un carnet de souvenirs permet de mettre des mots et des images sur ce qui reste, d’exprimer ses émotions et de garder un lien avec la personne disparue. C’est un outil simple mais puissant pour traverser le deuil, étape par étape.

1. Mettre des mots sur ce qui reste

Après la perte d’un proche, nos souvenirs peuvent sembler désordonnés ou incomplets. Le carnet devient un refuge pour tout ce que l’on veut garder.

• Écrire ses pensées ou ses souvenirs aide à clarifier les émotions.

• Les anecdotes, même petites, prennent leur place et ne se perdent pas.

• On peut relire ces pages pour retrouver des instants heureux ou des détails qui auraient été oubliés.

Exemple concret :

Marie a écrit chaque soir un souvenir de son père après sa disparition. Cela lui a permis de mettre de l’ordre dans ses émotions et de se sentir reliée à lui sans se sentir submergée par la tristesse.

2. Préserver l’histoire

Le carnet est aussi un outil de transmission. Il conserve l’histoire de la personne disparue pour soi ou pour la partager avec les autres membres de la famille.

• Il peut inclure des dates importantes, des anecdotes, des recettes, des voyages…

• Il devient un héritage émotionnel et culturel, que les enfants ou petits-enfants pourront découvrir plus tard.

Exemple concret :

Après la perte de sa grand-mère, Paul a noté dans son carnet les histoires de jeunesse de celle-ci. Aujourd’hui, ses enfants peuvent lire ces récits et se sentir proches de leur arrière-grand-mère.

3. Donner un espace au défunt

Le carnet offre une place tangible au défunt dans le quotidien.

• Photos, lettres, petits objets, anecdotes… tout peut y trouver sa place.

• Il permet de créer un hommage personnel, unique et intime.

• Cet espace devient un lieu où l’on peut se reconnecter à la personne sans entraver la vie présente.

Exemple concret :

Sophie a collé des photos et écrit des souvenirs de vacances avec son frère disparu. Chaque page lui permet de revivre ces moments et de lui rendre hommage.

4. Apaiser les émotions

L’écriture a un effet thérapeutique reconnu.

• Mettre ses émotions sur le papier aide à les comprendre et à les gérer.

• Écrire régulièrement permet de suivre l’évolution du deuil et de voir ses émotions se transformer au fil du temps.

• Même une phrase ou une anecdote par jour peut soulager le cœur et apaiser le mental.

Exemple concret :

Thomas notait chaque jour un souvenir ou un sentiment lié à sa mère disparue. Avec le temps, il a constaté que sa tristesse devenait plus douce, et que ses souvenirs apportaient plus de réconfort que de douleur.

5. Soutenir les familles dans la durée

Un carnet de souvenirs n’est pas un outil à utiliser en une seule journée.

• Il accompagne le processus de deuil, parfois plusieurs semaines ou mois après la perte.

• Il peut être repris à différents moments, lorsque la peine refait surface ou que l’envie de se souvenir se fait sentir.

• Les familles peuvent aussi le partager, le relire ensemble ou le compléter pour renforcer le lien entre générations.

Exemple concret :

Après le décès de son père, Claire a continué à écrire dans son carnet pendant plusieurs mois, notant de nouveaux souvenirs, ses émotions, et même des pensées sur la manière de transmettre son héritage familial. Ce carnet est devenu un compagnon fidèle dans son chemin de deuil.

Conclusion

Conserver les souvenirs, c’est garder un lien vivant avec ceux que l’on aime, tout en continuant à avancer dans la vie. Le carnet de souvenirs offre un espace sûr pour exprimer ses émotions, transmettre l’histoire du défunt et honorer sa mémoire. C’est un outil simple, mais profondément apaisant et réconfortant, qui accompagne le processus de deuil jour après jour.