Les erreurs les plus fréquentes quand on veut soutenir quelqu’un en deuil
Introduction
Quand quelqu’un traverse un deuil, on a naturellement envie d’aider, de réconforter et de faire le mieux possible. Pourtant, certaines réactions, même bien intentionnées, peuvent être maladroites et parfois blessantes. Comprendre ces erreurs courantes permet d’éviter de créer involontairement de la souffrance et d’apporter un vrai soutien.
1. Minimiser la peine
Dire des phrases comme :
“Ça va aller, sois fort(e)”
“Il/elle est mieux là où il/elle est”
… peut sembler rassurant, mais cela nie la souffrance réelle de la personne et peut créer un sentiment d’incompréhension.
Conseil pratique :
Reconnaître simplement la douleur : “Je vois que tu souffres, je suis là pour toi”.
Offrir une écoute attentive plutôt que des solutions rapides.
Exemple concret :
Après le décès de sa mère, Marc a été frustré par les encouragements à “être fort”. Ce qu’il avait réellement besoin, c’était qu’on l’écoute et qu’on respecte sa tristesse.
2. Vouloir à tout prix “positiver”
Le deuil n’est pas un problème à résoudre. Les phrases du type :
“Il faut que tu vois le bon côté”
“Ça aurait pu être pire”
… peuvent être perçues comme une pression à “aller mieux trop vite”.
Conseil pratique :
Accepter que la douleur fasse partie du processus et que chaque personne la vit à son rythme.
Offrir simplement sa présence et son soutien sans essayer de transformer la situation en quelque chose de positif immédiatement.
Exemple concret :
Sophie, après la perte de son frère, ne voulait pas entendre que “la vie continue”. Elle avait besoin de temps pour pleurer et se souvenir, pas d’un message de positivité.
3. Comparer avec son propre vécu
Dire :
“Moi aussi j’ai perdu quelqu’un, je sais ce que tu ressens”
… peut sembler empathique, mais chaque deuil est unique. Comparer les douleurs minimise involontairement la souffrance de l’autre.
Conseil pratique :
Écouter et valider les émotions spécifiques de la personne sans ramener la conversation à son propre vécu.
Poser des questions ouvertes : “Comment te sens‑tu aujourd’hui ?”
Exemple concret :
Paul a raconté à sa cousine que lui aussi avait perdu un parent jeune. Bien qu’il veuille montrer sa compréhension, cela a fait sentir à sa cousine que ses émotions n’étaient pas prises en compte.
4. Donner des conseils non sollicités
Dire :
“Tu devrais faire ci ou ça”
“Tu devrais penser à te changer les idées”
… peut être perçu comme de la pression et comme si le deuil devait être “géré” selon un calendrier précis.
Conseil pratique :
Attendre que la personne demande un conseil avant d’en proposer.
L’écoute silencieuse ou la présence attentive est souvent plus utile qu’un conseil.
Exemple concret :
Lucie a reçu des dizaines de conseils après la mort de son mari. Elle s’est sentie jugée et incomprise. Ce dont elle avait vraiment besoin, c’était de quelqu’un pour rester assis avec elle, même sans parler.
5. Ne plus prendre de nouvelles au bout d’un mois
Beaucoup pensent que le deuil doit durer quelques semaines seulement. Mais en réalité, le deuil peut durer plusieurs mois, voire des années. Arrêter de contacter quelqu’un trop vite peut faire sentir la personne isolée.
Conseil pratique :
Envoyer un message, passer un coup de fil ou proposer une rencontre quelques semaines ou mois après le décès.
Rappeler que vous êtes toujours là, même longtemps après.
Exemple concret :
Après le décès de sa mère, Julien n’a reçu de nouvelles de ses amis que pendant les premières semaines. Quelques mois plus tard, il se sentait seul et oublié. Un simple message de soutien aurait fait une grande différence.
Conclusion
Soutenir quelqu’un en deuil ne nécessite pas de paroles parfaites ou d’actions spectaculaires.
Être là, simplement, doucement et sincèrement est déjà un énorme soutien. Écouter, accompagner, respecter le rythme et la douleur de la personne sont les gestes les plus précieux que l’on puisse offrir.